Olaf Scholz va poser la question de confiance au Bundestag ce lundi après-midi. Si le chancelier allemand perd la confiance des députés, il demandera la dissolution de la chambre basse du Parlement. Une situation politique qui fait aggrave un peu plus la panne du moteur franco-allemand dans l’Union européenne.

En France, nous avons la motion de censure, l’Allemagne, préfère la question de confiance. Ce lundi, le chancelier Olaf Scholz la posera au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. Le nouveau premier ministre français effectue des consultations pour former son gouvernement et le chancelier allemand risque de voir le sien déchu.
Inscrite dans le Grundgesetz, la Loi Fondamentale (à valeur de Constitution), l’article 68 permet au chancelier fédéral de vérifier si le Bundestag, la chambre basse du Parlement lui fait confiance. En cas de défiance des députés, le chancelier propose la dissolution au Président, qui n’est pas obligé de l’accepter, comme en France. La dernière fois que la que cette question a été posée, c’était il y a 20 ans, par Gerhard Schröder. Cette arme politique a été utilisée six fois depuis la création de la République Fédérale d’Allemagne en 1949 et a débouché par quatre fois sur des élections anticipées.
Une coalition instable
Olaf Scholz (SPD, sociaux-démocrates) est au pouvoir en Allemagne depuis le 8 décembre 2021. Il gouverne avec une coalition composée des Verts et des libéraux du FDP. Le 6 novembre, Christian Lindner, le ministre des Finances (FDP) est limogé après des désaccords sur la politique économique et budgétaire. La coalition vole en éclat. Un mois plus tard, le 11 décembre dernier, Olaf Scholz adresse un courrier à la présidente du Bundestag pour l’informer de sa volonté de poser la question de confiance.
Le Bundestag est composé de 735 députés. Il en faut 367 pour disposer d’une majorité, or, sans ceux du FDP, le SPD et les écologistes ne forment qu’un groupe de 324 députés. En cas de dissolution, des législatives anticipées seraient organisées dans un délai de 60 jours comme le prévoit la loi. La date a d’ores et déjà été fixée au 23 février, soit sept mois avant celle prévue par la législature.
Le moteur européen en panne
L’Allemagne, longtemps considérée comme un modèle de stabilité politique, vacille dans un moment où son binôme français est également fragilisé sur la scène européenne. Le pays d’Outre-Rhin est fragilisé dans l’UE, alors que sa stabilité reposait essentiellement sur la paix en Europe et le soutien sécuritaire des États-Unis.
Dès son arrivée au pouvoir, Olaf Scholz a dû composer avec le début de la guerre en Ukraine en 2022 et la dépendance de son pays au gaz russe, mais aussi des tractations de l’UE avec Chine. Même si la France et l’Allemagne restent les deux premières puissances économiques à l’échelle continentale, il y a aujourd’hui d’autres voix qui portent plus, à l’image de l’Italienne Giorgia Meloni.
Cet article a été écrit dans le cadre du cours « Écriture de presse » d’Isabelle Tales, pour le Master 2 Journalisme Bilingue Anglais-Français de la Sorbonne-Nouvelle.